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mercredi 6 avril 2016

UNE ÉPIPHANIE DU LIBRE EXAMEN

L U M E N A 


            DES « PIERRES VIVANTES ».          

«  (une) émergence de la liberté de conscience
au sein même du croire ».


UN COMMENTAIRE sur :

« Le baptême, accomplissement de la création »
Un texte de Joseph Moingt s.j.
Lettre aux baptisés– Mars 2016
Publié le 30 mars 2016 par Garrigues et Sentiers *
         dans ‘’Réflexions en chemin’’...

"La vocation baptismale est donc appel à la liberté (...). Nous entendons cet appel de l'Esprit et nous y répondons en humant l'air des temps nouveaux, en écoutant les cris de ceux qui se sentent spoliés de tout avenir et même les blasphèmes de ceux qui se croient abandonnés de Dieu. Le baptême qui nous attend (...) est celui de l'accomplissement de la création dans la nouveauté d'une humanité toujours à réconcilier avec elle-même".

Arrêtons-nous à cet’appel à la liberté d'une parole nourrie de prière et de méditation’’ : quelle plus belle conclusion, en aussi parfaite résonance avec ce qui fait notre attente, aurait pu venir nous accueillir à la fin de cette lecture ?

Comment ne pas être frappé du nombre de voix, et parmi elles de voix presque aussi éminentes que celle-ci, qui hic et nunc reprennent à leur compte cette invitation à la liberté. Et qui, corrélativement (et plus ou moins ouvertement), reconnaissent et valident l’aspiration à la liberté que cette invitation vient combler

Ce qui certes pèse de peu d’impact et fait un petit nombre, quantitativement, au regard du poids et du pouvoir dont l'institution, sa hiérarchie et ses normes accablent - persistent à accabler- le peuple ‘’éclairé’’ de la foi. Mais le poids et le nombre (cf. Sodome et Gomorrhe que dix justes auraient suffi à sauver de la destruction ...), comptent peu et finalement pour rien. N'est-ce pas une théologie de la liberté qui est en train d'émerger face à l'incrédulité du monde, et face, dans nos sociétés, à l'insubordination de l'intelligence, du savoir et de la recherche ?

Autant dire une épiphanie du libre examen - non pour retomber de celui-ci dans le littéralisme qui nourrit, et qui a toujours nourri, tous les intégrismes et tous les fondamentalistes (tels les courants dits évangélistes, leurs devanciers historiques, et leurs équivalents dans les autres confessions), mais pour transcender les questionnements et les doutes dans le plus authentique dialogue avec la transcendance. On est tenté d’écrire dans la plus grande richesse et profondeur de la prière, et dans sa dimension la plus intime ?

Pour autant que ce n’est pas s’abuser de faux espoirs que d’entrevoir cette perspective émancipatrice, comment concevoir que cette émergence de la liberté de conscience au sein même du croire ne s'accompagne pas d'un dépérissement, progressif mais inéluctable, de tous les clergés - au sens où nous entendons ceux-ci. Le nouveau croyant s'appuiera nécessairement sur des ''ministres du culte'', détenteurs d'une expertise théologique, exégétique, éthique philosophique ... mais quant au contenu des matières de la foi, il récusera les directeurs de conscience, et tout donne à penser qu’il s'en passera merveilleusement bien.

Didier LEUWEN - 30 mars 2016

Publié par "penserlasubversion" dans "collection LUMENA".

* le texte de Joseph Moingt est titré par G & S.

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