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lundi 24 juillet 2017

UN TÉMOIGNAGE SUR LE BACLOFÈNE. Un témoignage de reconnaissance pour les médecins prescripteurs.


Étonnant déni. 
Étonnant acharnement à l'encontre du médicament qui guérit. 
Peut-être pas dans 100% des cas, mais incomparablement plus que toute autre approche clinique de l'alcoolisme.


  ¤ LE TÉMOIGNAGE

La personne la plus proche de moi a vécu pendant 7 années sous l'emprise de la maladie alcoolique - à hauteur de 3 litres de vin rouge minimum par jour. Tous les traitements tentés, tous les types de démarches entreprises face à l'addiction ont lamentablement échoué. Enfin, j'ai entendu parler des guérisons obtenues avec le Baclofène.

Restait à trouver un médecin qui ait la volonté de guérir et donc le courage de l'utiliser. Celui-ci nous a exposé tous les termes d'un acquiescement éclairé.

Pas un instant d'hésitation de notre part : qui aurait fait un autre choix, à moins de n'avoir jamais été confronté à la réalité de l'addiction à l'alcool - destruction de la personnalité, progression continue dans la déchéance physique et mentale, sans compter la souffrance des proches piégés dans leur impuissance.

Et à moins surtout d'ignorer qu'au stade que j'évoque, la maladie alcoolique tue, immanquablement : cirrhose, cancer du foie pour les atteintes les plus directes. A la consommation quotidienne qu'elle avait depuis si longtemps atteinte, la personne dont je parle, non seulement n'était plus en état de travailler ni d'avoir l'ombre d'une vie sociale, mais elle présentait déjà une cirrhose au stade primitif.

Il a fallu, au fil des mois, faire progresser la posologie à des dosages de Baclofène de plus en plus élevés - la limitation contre laquelle s'élèvent les praticiens cités dans cet article aurait théoriquement empêché de mener le combat avec les moyens qui l'ont rendu victorieux. D'abord, en permettant de contenir l'addiction. Puis sous l'effet de doses de Baclofène montées progressivement jusqu'à 60 cpés/jour de voir entamée sa régression.

ET ENFIN DE CONSTATER UNE GUÉRISON TOTALE.

Une guérison qui a un recul de près de trois ans. Qui permet même à la personne guérie - indifférente à ce qui était devenu son seul centre d'intérêt dans la vie - de boire un quart ou un tiers de verre de cidre ou de vin dans les "grandes occasions" familiales, sans rien en ressentir ensuite en termes de regain de l'envie de boire. L'abstention complète reprend son cours, sans qu'aucun effort de sa part pour la maintenir ne soit nécessaire.

A titre de comparaison, la même personne du temps de son alcoolisme présentait des déficiences cognitives extrêmement lourdes, affectant tout particulièrement sa mémoire devenue déficiente à un point où l'on pouvait parler d'infirmité (elle souffrait en outre d'une pathologie neurologique, dont son alcoolisme était peut-être l'une des expressions, et les atteintes cérébrales des deux maladies s'additionnaient) : elle était pourtant capable de se souvenir du code de notre immeuble, et qui plus est de retenir un nouveau code, pour pouvoir sortir acheter du vin en se cachant de nous. Ceci donne une idée de la puissance de sa sujétion à l'alcool.

Nous qui l'entourons, nous savons que sans le traitement par le Baclofène, sans le médecin qui a fait le choix clinique et éthique de le prescrire, aujourd'hui elle serait morte. Aucun des praticiens qui l'ont suivie n'a mis en doute que l'issue aurait été celle-ci.

L'alternative existe-t-elle entre la certitude de la mort et le recours à un médicament, certes détourné de sa vocation première, et dont certes aussi on ignore comment il agit exactement contre la dépendance à l'alcool, mais dont les résultats en termes de guérison (ou au minimum d'amélioration notable) sont les seuls à être significatifs à ce niveau, et les seuls quantitativement probants qui aient jamais été obtenus dans la confrontation de la médecine avec la maladie alcoolique ?

On conçoit que les recherches pharmacologiques répondent à un principe de précaution qui vaut pour tout médicament : encore faut-il, vis à vis du Baclofène, qu'elles soient conduites sans biais, et surtout sans cet entêtement, ou cet acharnement, dans le déni qu'on voit trop souvent sourdre chez des médecins dont les partis pris semblent s'exacerber au constat des vies sauvées en dehors des pratiques enseignées à la Faculté.

Pratiques, approches ou protocoles qu'on se retient, s'agissant de la prise en charge de l'alcoolisme, pour ne pas les renvoyer, d'expérience vécue, à l'image de cautères sur une jambe de bois.

Didier LEVY – 16 juillet 2017


  ¤ L’ARTICLE DE L’OBS

Baclofène : "Le danger des doses élevées n'est pas établi"
(ACTUALITES NOUVELOBS COM  / Anne Crignon -  Publié : 14 07 2017)

"Pas plus de 80 mg par jour de BACLOFENE pour les alcooliques : la nouvelle  recommandation de l’Agence du médicament (ANSM) inquiète les addictologues qui ont trouvé un allié thérapeutique précieux avec cette molécule. Cette décision intervient à la suite de la parution d’une étude rendue publique le 3 juillet.

‘’Les praticiens ne prescrivent pas de fortes doses d’emblée mais procèdent par palier en fonction du dialogue avec le malade. Ils savent depuis 2008, année où la prescription de ce myorelaxant pour soigner l’alcoolisme a commencé, que le sur-mesure s’impose, ils constatent aussi que c’est avec de doses élevées, en moyenne entre 160 et 180 mg, soit bien au delà des 80 requis par l’agence désormais, que le buveur  parviendra (…) à l’indifférence face à l’alcool. En 2014, leur pratique a été validée par l’agence du médicament d’une recommandation temporaire d’utilisation (RTU).

‘’Pour ces raisons, les médecins de terrain contestent les conclusions tirées de l’étude. Cinq d’entre eux adressent au directeur de l’ANSM, Dominique Martin, une lettre ouverte. Ils demandent que la mesure soit suspendue. Restreindre drastiquement  la posologie leur semble injustifié. Il faut donc s’attendre à ce que, dans l’intérêt de leurs patients, de nombreux psychiatres, addictologues, généralistes ou gastro-entérologues continuent de prescrire les doses fortes et nécessaires. Bien sûr avec les précautions qu‘ils s’imposent.

Voici leur lettre ouverte :

« Monsieur le directeur général,

L’étude CNAM-INSERM-ANSM qui vient de paraître à propos du Baclofène et sur laquelle vous vous appuyez pour limiter la dose maximale du baclofène à 80 mg dans le cadre de la RTU que vous avez mise en place, appelle plusieurs commentaires.

1. Les auteurs n’en sont pas connus.
2. Il n’est pas dit si la méthodologie a été établie a priori et déposée, ou si elle s’est adaptée en cours de route et a été modifiée a posteriori.
3. Le plan d’analyse statistique n’est pas fourni.
4. Les auteurs de l’étude font des hypothèses et des interprétations vite assimilées à une imputabilité, ce qui est impossible avec ce type d’étude qui n’établit que des associations, en l’occurrence selon une méthodologie discutable.
5. Deux critères fondamentaux, la gravité de l’intoxication alcoolique et les co-morbidités psychiatriques, n’ont pas été pris en considération : ce sont deux variables confondantes majeures au regard des risques évalués.
6. De ce fait, la comparabilité des quatre groupes n’est pas assurée. De plus, comme le montrent au moins deux études de suivi déjà publiées, les participants ayant eu besoin de doses élevées de baclofène à un moment ou un autre de leur traitement sont en général plus gravement dépendants, ce qui ne peut pas être évalué par ce travail.
7. Enfin, un autre biais important concerne les différents groupes Baclofène. Il n’est pas dit clairement comment ils ont été définis. Un patient dans le groupe de plus de 180mg a eu une prescription de plus 180mg à un moment donné du traitement, mais pendant combien de temps, et pendant combien de temps a-t-il reçu une prescription de doses plus faibles ? 

Ceux des autres groupes ont-ils eu à un moment donné une prescription de doses supérieures à 180 mg ? Depuis quand durait la prescription à telle ou telle dose quand est survenu tel ou tel événement ? Quelle a été la dose moyenne prescrite pour chaque patient des différents groupes ? L’évolution des doses prescrites est très variable dans le temps en fonction des patients, si bien que définir trois groupes paraît simplificateur, voire artificiel.

Toutes ces interrogations sont légitimes, participent du débat scientifique et méritent des réponses. Malgré le flou qui entoure cette étude, il en a été conclu à l’existence d’un danger important des doses élevées de Baclofène, ce qui n’est pas établi tant que les biais potentiels n’auront pas été éliminés.

Ces conclusions ne nous paraissent pas justifier à ce jour une décision de limitation à 80 mg de la prescription de Baclofène car cette décision ne tient aucun compte des données d’efficacité montrant l’intérêt des doses supérieures à 80 mg.

Il est nécessaire de discuter et d’affiner ces données, et surtout de mener des études dont la méthodologie soit plus adaptée à la question de la sécurité du Baclofène. Les nombreuses études cliniques menées par plusieurs équipes à travers le monde sont à cet égard beaucoup plus rassurantes.

Veuillez recevoir, monsieur le directeur général, l’assurance de nos respectueuses salutations ».

Francis ABRAMOVICI,
Xavier AKNINE,
Bernard GRANGER,
Paul KIRITZE-TOPOR,
Claude MAGNIN


Membres du comité scientifique spécialisé temporaire "RTU Baclofène dans le traitement de la dépendance à l’alcool" réuni par l’ANSM’’

PARLER DU CLITORIS, OU ‘’PARLER DES RÈGLES’’ ce qui fait le thème d'un autre combat en cours, C’EST LA MÊME BATAILLE POUR LE SEXE DES FEMMES.

  
CACHEZ CE QUE JE NE SAURAIS VOIR : CONNAITRE, MONTRER ET RESPECTER NE SE SÉPARENT PAS.


Chaque image de cet organe qui est diffusée - du dessin à l'imagerie médicale en passant par le 3D -, chaque information qui est donnée sur sa localisation et sa fonction, chaque occurrence même où le mot est prononcé, entame l'épaisseur des tabous et des malédictions sous lesquels le clitoris a été enfoui. Dont au premier chef les plus répugnants.


ET PAR LA ENTRE DANS LE COMBAT PLANÉTAIRE ENGAGÉ CONTRE L'EXCISION. De tous les combats menés pour les droits, pour la liberté et l'intégrité des femmes, le plus capital de tous. Parce qu'il affronte l'abomination des abominations.


Mais "parler" du clitoris, dire ce qu'il est et à quoi il sert, instruire à son sujet en le mettant en image partout où sa connaissance a été bannie, c'est plus largement entrer en militance contre la sédimentation de millénaires d'interdits et de superstition en tous genres, avec à leur base des fantasmes où la perversité la plus repoussante le dispute à l'ignorance la plus crasse.


Des représentations et des prescriptions qui toutes ensemble ont projeté sur la sexe de la femme une répulsion et une stigmatisation dont le partage n'est rien d'autre que l'expression de formes conjuguées, ou concurrentes, d'arriération ou de régression mentale.


Un partage, fait à la fois d'adhésion à cette répulsion et de conformation à cette stigmatisation, dans lequel se manifeste et se dénonce l'asservissement aux codes les plus dégradants et les plus archaïques de l'espèce humaine, toutes civilisations et types de sociétés confondus.


La guerre pour la dignité et l'égalité de la moitié de l'humanité qui, sur la plus grande étendue de notre planète reste un front ouvert et incertain, cible pour premier ennemi à abattre la foule des prescripteurs qui, de siècle en siècle, ont produit les prohibitions sexuelles et genrées. Et tous les appareils de coercition qui ont enraciné celles-ci dans le mode tribal, religieux et sociétal et jusque dans le plus intime des êtres.


Qui les ont enracinées dans les coutumes, dans les lois et dans les mentalités pour y nourrir les plus répugnantes croyances et les plus abjectes violences.


Dans tout ce qui a accolé au féminin une figure et une nature d'impureté, dans tout ce qui a ainsi étayé les oppressions, les ségrégations et les discriminations avec lesquelles s'est confondue la condition des femmes. Et dans tout ce qui fait toujours barrage, jusque dans des sociétés comme la nôtre, à la libre disposition de leur corps par les femmes (l'invraisemblable débat réengagé sur le PMA dit tout à ce sujet), le dégoût, la dissimulation et le non dit de leur sexe forment l'enracinement commun.


De sorte qu'on n’éradiquera pas la sujétion collective aux représentations et aux interdits qui font l'humiliation des femmes, quand elles ne les vouent pas à la mutilation ou/et à la mort, sans faire nôtre, et prioritaire, L'IMPÉRATIF D'ABOLIR LA HONTE PROJETÉE SUR LE CORPS FÉMININ.


Ce qui pourra entrer dans l'histoire, dans l'histoire de notre lutte, comme "la bataille de la vulve".


Didier LEVY - 7 juillet 2017



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