CACHEZ CE QUE JE NE SAURAIS VOIR : CONNAITRE,
MONTRER ET RESPECTER NE SE SÉPARENT PAS.
Chaque image de cet organe qui est diffusée -
du dessin à l'imagerie médicale en passant par le 3D -, chaque information qui
est donnée sur sa localisation et sa fonction, chaque occurrence même où le mot
est prononcé, entame l'épaisseur des tabous et des malédictions sous lesquels
le clitoris a été enfoui. Dont au premier chef les plus répugnants.
ET PAR LA ENTRE DANS LE COMBAT PLANÉTAIRE
ENGAGÉ CONTRE L'EXCISION. De tous
les combats menés pour les droits, pour la liberté et l'intégrité des femmes,
le plus capital de tous. Parce qu'il affronte l'abomination des abominations.
Mais "parler" du clitoris, dire ce
qu'il est et à quoi il sert, instruire à son sujet en le mettant en image
partout où sa connaissance a été bannie, c'est plus largement entrer en
militance contre la sédimentation de millénaires d'interdits et de superstition
en tous genres, avec à leur base des fantasmes où la perversité la plus
repoussante le dispute à l'ignorance la plus crasse.
Des
représentations et des prescriptions qui toutes ensemble ont projeté sur la
sexe de la femme une répulsion et une stigmatisation dont le partage n'est rien
d'autre que l'expression de formes conjuguées, ou concurrentes, d'arriération
ou de régression mentale.
Un partage, fait à la fois d'adhésion à cette
répulsion et de conformation à cette stigmatisation, dans lequel se manifeste
et se dénonce l'asservissement aux codes les plus dégradants et les plus
archaïques de l'espèce humaine, toutes civilisations et types de sociétés
confondus.
La guerre pour la dignité et l'égalité de la
moitié de l'humanité qui, sur la plus grande étendue de notre planète reste un
front ouvert et incertain, cible pour premier ennemi à abattre la foule des
prescripteurs qui, de siècle en siècle, ont produit les prohibitions sexuelles
et genrées. Et tous les appareils de coercition qui ont enraciné celles-ci dans
le mode tribal, religieux et sociétal et jusque dans le plus intime des êtres.
Qui les ont enracinées dans les coutumes, dans les lois et dans les mentalités
pour y nourrir les plus répugnantes croyances et les plus abjectes violences.
Dans tout ce qui a accolé au féminin une figure
et une nature d'impureté, dans tout ce qui a ainsi étayé les oppressions, les
ségrégations et les discriminations avec lesquelles s'est confondue la
condition des femmes. Et dans tout ce
qui fait toujours barrage, jusque dans des sociétés comme la nôtre, à la libre
disposition de leur corps par les femmes (l'invraisemblable débat réengagé sur le PMA dit tout à ce sujet), le dégoût, la dissimulation et le non dit
de leur sexe forment l'enracinement commun.
De sorte qu'on n’éradiquera pas la sujétion
collective aux représentations et aux interdits qui font l'humiliation des
femmes, quand elles ne les vouent pas à la mutilation ou/et à la mort, sans
faire nôtre, et prioritaire, L'IMPÉRATIF D'ABOLIR LA HONTE PROJETÉE SUR LE CORPS FÉMININ.
Ce qui pourra entrer dans l'histoire, dans
l'histoire de notre lutte, comme "la bataille de la vulve".
Didier LEVY - 7 juillet
2017
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