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lundi 1 mai 2017

LE NON-CHOIX DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE ENTRE LE PEN ET MACRON : LA CONFIRMATION D’UN CONFESSIONNALISME RENAISSANT.


> LES FAITS : (Source : « L’OBS » - 26 avril 2017 : l’article est publié ci-dessous).

‘’Dans un communiqué (…), la Conférence des évêques de France « n'appelle pas à voter pour l'un ou l'autre candidat » [du second tour] mais « souhaite donner à chacun des éléments pour son discernement propre ».

‘’Contre Emmanuel Macron, qui est favorable à la reconnaissance des enfants nés à l’étranger de la GPA, elle écrit :

« C’est en soutenant la famille, tissu nourricier de la société, en respectant les liens de filiation, que l’on fera progresser la cohésion sociale ».


¤ Ainsi donc NNSS les évêques de France font-ils connaître ès qualités un non choix de leur part entre Emmanuel MACRON et Mme LE PEN.

Autrement dit, s’adressant à leurs ouailles, Ils tiennent la balance égale entre un candidat républicain et la candidate de l’extrême droite.

Façon de laisser entendre à demi mot que sur cette balance, la charge qui pèse sur le plateau marqué ‘’LE PEN’’ peut s’avérer, en fin de compte, un peu moins lourde que les citoyens risquent de l’imaginer, dépourvus qu’ils sont des lumières qui sont dispensées à la hiérarchie épiscopale.

Et que la charge qui repose sur le plateau ‘’MACRON’’ est, en revanche, d’un poids bien plus conséquent que celles et ceux qui se sont égarés loin des vérités morales enseignées par l’Eglise romaine, se le représentent.

Faudrait-il en effet s’arrêter au discours de haine et de mépris de Mme LE PEN, un discours systématisé qui constitue à la fois la forme et le fond de toutes ses prises de parole publiques ? Un discours qui excite les réactions éructantes de son public dont la violence verbale, faite de la brutalité la plus primaire, se nourrit de l’agressivité qu’il propage? 

S’arrêter à son exhortation, inlassablement répétée à ce même public, à ne voir l’Autre que sous les traits de la peur, de l’exécration, de la dénonciation et du rejet qu’il doit invariablement susciter ?

Ou encore s’arrêter à ce nationalisme identitaire et ethnicisé qu’elle professe et qui est la forme dénaturée et dégradée du patriotisme – la seule que l’extrême-droite, en tout temps, ait voulu et pu concevoir.

Un nationalisme qui s’exprime sous toutes les formes et variantes qu’a déjà pu revêtir dans l’histoire ce « La France aux Français » crié à pleins poumons dans tous les cortèges et rassemblements racistes, hier anti juifs et anti métèques, aujourd’hui anti immigrés et plus spécialement anti-maghrébins.

Et qui s’est étalé à longueur d’éditoriaux dans toutes les publications les plus infâmes, de l’Action Française à Rivarol, en passant par Gringoire et Je suis partout pour les titres les plus proches du fascisme ou les plus acquis à celui-ci.

N’aurait-ce pas été manquer purement et simplement de charité pour la Conférence des évêques que de situer l’extrême-droite de 2017 et sa candidate dans la longue durée à laquelle elles appartiennent. Ce qu’apparemment, par contraste, avait eu le grand tort de faire en 2002 l’évêque de Saint-Denis.

En dressant alors, dans un contexte à très peu de choses près identique à celui où nous sommes, et avec le même patronyme en cause, ce constat parmi les moins sujets au doute : «  Aucun catholique clairvoyant ne peut voter Le Pen héritier d’une tradition totalitaire et antichrétienne ».

Le manquement à la charité consistant, en effet, à rappeler que Mme LE PEN et son parti s’inscrivent dans une continuité qui identifie leur idéologie et les représentations primaires sur lesquelles celle-ci s’est construite. Une continuité qui se déroule de Drumont et des antisémites les plus forcenés dans les rangs anti dreyfusards jusqu’au régime de Vichy et à la Collaboration, puis à l’OAS et au Front National.

Pas question, en revanche, de relativiser le danger que représentent les idées et le projet d’Emmanuel MACRON.

D’autant moins que la coupable permissivité d’une société qui, grande majorité des catholiques incluse, et depuis des lustres, se soucie d’Humanæ vitæ comme de colin-tampon, et qui a rangé la loi Veil au nombre de celles qui ont reconnu des droits naturels, expose le corps électoral à ne pas mesurer le caractère intrinsèquement pervers des prises de position du candidat de ’’En Marche !’’ sur le terrain de la famille.

Un candidat auquel la campagne présidentielle doit de se voir infliger ce qui semble être, pour la Conférence des évêques, son principal sujet de scandale : pensez donc, M. MACRON s’est prononcé en faveur de la reconnaissance des enfants nés à l’étranger de la GPA !

Indignation qu’on voudrait bien pouvoir partager. Si tout réfléchi - et quoiqu’on pense de la dite GPA -, la prétention de nous convaincre de l’équité et du bon sens qu’il y aurait à frapper d’indignité et à discriminer les enfants issus d’une gestation de cette nature, ne nous laissait pas, au mieux, totalement interloqués.

M. MACRON ne s’en est au reste pas tenu là : il se publie qu’il est favorable à ce que l’accès à la PMA soit ouvert à toutes les femmes - mariées ou célibataires, et indifféremment au regard de leur orientation sexuelle. Un recours à la PMA qui se déciderait librement, en conscience et sur des critères médicaux, entre une femme et le médecin auquel celle-ci se serait adressée.

Telle qu’elle est ciblée par les évêques de France dans les ‘’éléments de discernement’’ qu’ils offrent aux fidèles, la raison qui place la mise en garde consacrée à Emmanuel MACRON au même niveau que celle qui vise Mme LE PEN, laisse entrevoir que la hiérarchie catholique, avec une autre configuration de second tour, aurait pu faire un autre choix que la neutralité qu’elle affiche présentement.

Non dans le cas d’un affrontement FILLON versus MACRON. Face à un candidat ayant d’emblée mis en avant ses convictions catholiques comme pierre d’angle de son projet, et ayant de surcroît fait de la phalange du Sens Commun – qui réussira si bien la scénographie de la pluvieuse mystification de la place du Trocadéro - sa garde rapprochée, l’épiscopat n’aurait pas eu besoin d’en rajouter. La prudence lui aurait commandé de faire ‘’profil bas’’, et de laisser discrètement agir les relais dont il dispose dans le mouvement des Manifs pour tous et qui y sont à l’œuvre depuis l’origine. Entre autres zélés propagandistes qu’il trouve chez les activistes de la mouvance ‘’catho-tradi’’ et parmi ceux venus des franges intégristes.

La Conférence des évêques aurait pu en revanche renouer avec son appel de 2002 à faire barrage au Front National si le second tour avait opposé François FILLON à Mme LE PEN.

Dans ce scénario – et en imaginant bien évidemment un FILLON indemne des affaires qui sont venues le disqualifier moralement -, point ne lui était besoin de recommander un candidat « soutenant la famille, tissu nourricier de la société, (et) respectant les liens de filiation ». A l’abri de tout reproche de cléricalisme, son intervention pouvait revêtir les traits de l’humanisme et reprendre les termes  du cardinal Decourtray jugeant en 1985 que les thèses du FN sont « incompatibles avec la Bonne Nouvelle et l'enseignement de l'Eglise ».

Mais ce balancement si équilibré en apparence entre les reproches respectivement formulés à l’encontre des candidats en lice à notre ‘’vrai’’ second tour, donne bien plus gravement à entendre que les dits reproches ne renvoient pas de la part de l’épiscopat à des exigences tout à fait du même ordre au regard de la ligne officielle de la morale catholique.

A Mme LE PEN, l’admonestation paternelle d’en faire un peu plus pour les réfugiés et « d’accueillir et d’intégrer quelques dizaines de milliers de ces victimes ». Admonestation au demeurant très atténuée par la forme interrogative qui lui est donnée – presque mot pour mot ceci : la France, si vous la présidiez, « pourrait-(elle) reculer devant la perspective » de cet accueil ? ».

A croire que l'Eglise de France se garde de démotiver ceux de ses fidèles qui se sont déjà portés volontaires pour la croisade à venir contre l’islam et contre le Grand Remplacement dont ce dernier menace un peuple d’identité catholique et de racines chrétiennes.

M. MACRON, lui, est interpellé bien plus  sévèrement sur un manquement que son laxisme moral le voue à commettre vis-à-vis de la morale catholique de la famille. Etrange sévérité préconçue qui dans la forme où elle s’exprime, manifeste que la méconnaissance de ce « tissu nourricier de la société » que tisse l’Eglise romaine serait plus préoccupante pour celle-ci que la xénophobie et le nationalisme. 

Une morale de la famille qui a été consacrée dans sa dernière mouture au XIX ème siècle, mais qui a toujours tenue son homologation catholique de hiérarques de sexe masculin et célibataires de par leur état. C’est naturellement là une spécificité qui sur quelques points non négligeables, a affecté l’expertise cléricale en la matière d’un caractère exclusivement et dommageablement livresque.

Au-delà de tout ce qui porte un croyant de notre siècle à relativiser la conception de la famille sur laquelle est arc-bouté le clergé catholique – ou à accorder à cette conception l’intérêt et la curiosité qu’on réserve à un fossile -, la primauté que la Conférence des évêques accorde, et davantage qu’entre les lignes, au respect de la morale chrétienne de la famille dans les ses critères d’appréciation des deux candidats qui s'affronteront le 7 mai, met au jour une réalité alarmante. Une réalité qui interpelle tous les républicains indépendamment de la confession ou du courant philosophique dont ils se réclament.

Plus d’un siècle après la promulgation de la loi de 1905, l’épiscopat catholique, au moins pour une part significative sinon majoritaire de ses membres,  ne s’est toujours pas fait à l’idée que la législation de la République laïque est par définition … une législation laïque.

C'est-à-dire une législation exprimant la volonté générale telle que cette dernière est souverainement formée par les citoyens et exclusive de quelque influence, déclarée ou occulte, de quelque droit de regard, suspensif ou non, ou (a fortiori) de quelque intervention normative que ce soit de la part d’une autorité religieuse, d’une instance communautaire ou d’une affiliation idéologique particulière.

Et une législation qui, fidèle au principe qui commande les libertés inscrites dans la Déclaration des droits de 1789,  se doit dans toutes les matières où le Bien et le Mal ne sont pas objectivables, de garantir à chacun son droit au libre examen en matière d’éthique, et la détermination du parti qu’il prend à titre personnel par le seul exercice de sa liberté de conscience et d’opinion. Sous l’unique réserve des bornes légales qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de leurs droits naturels. Les exemples du recours à l’IVG, à la PMA, ou encore des limites susceptibles d’être imparties au droit à mourir dans la dignité, viennent ici  spontanément à l’esprit.  

Premier principe et principe fondateur du pacte républicain, la primauté de liberté de conscience et d’opinion qui constitue la clé de voûte de la Séparation des Eglises et de l’Etat, fait défense à l’épiscopat et aux fidèles catholiques – comme à tout autre syndication confessionnelle – d’invoquer la plus infime part de légitimité à l’appui d’une revendication de leur part tendant à conformer la loi de la République à leurs représentations morales.

Ce qui concerne au premier chef, et pour autant que l’objection personnelle de conscience soit reconnue, les ‘’questions de société’’ qui font débat public : définitions légales de la famille, du mariage civil, de la filiation et de l’adoption, égalité de droits et de situation entre les sexes, sanctuarisation de la protection des minorités sexuelles, plus évidemment tous les sujets relevant de la bioéthique.

Rien, là, qui puisse conduire à entraver le moins du monde la libre expression dans ce débat public du point de vue des cultes, et celui des autres convictions et sensibilités qui sur les thématiques de cet ordre ont vocation à se faire entendre.

Etant entendu que rien non plus – faut-il également le mentionner ? - dans la définition et la configuration de la laïcité à la française ne règle par miracle les cas particuliers où des droits d’égale importance peuvent entrer en concurrence ou en conflit.

Mais – et c’est exactement la frontière infranchissable que la loi de Séparation a tracée – la parole de conviction qu’engagent dans la délibération commune sur des questions de conscience les différentes institutions cultuelles, et principalement l’Institution catholique qui est la plus portée à s’exprimer en tant qu’autorité constituée (sinon la seule à le faire), n’emporte dans la République aucun droit pour ces institutions de censurer la loi au motif qu’elle est contraire à leur doctrine, ou de la faire amender conformément à leurs vues.

Ce à quoi revient en réalité, sous couvert d’une fausse symétrie, le non choix auquel s’arrêtent les évêques de France en motivant celui-ci par le danger qu’ils décèlent dans le positionnement éthique d’Emmanuel MACRON.

Car c’est bien en arguant contre celui-ci d’un exercice de la fonction de président de la République où il ne ferait pas allégeance à la morale catholique de la famille, qu’ils justifient leur refus de prendre position en tant qu’acteurs du débat public.  

Renvoyer ainsi dos à dos les deux finalistes de l’élection présidentielle, c’est signifier aux électeurs catholiques qui sont prêts à suivre leur avis qu’à la différence de 2002, ils ne sont pas tenus au devoir de faire barrage au Front National dès lors que le candidat républicain ne s’engage pas à aligner les lois de la République sur l’enseignement de l’Eglise romaine dans les matières touchant à la famille, et partant à la sexualité, à la reproduction, à la filiation ...

Dès lors que le dit candidat ne s’interdit pas de faire entrer dans cette législation des dispositions contraires à cet enseignement. Qu’il ne promet pas de dissuader les représentants de la nation de voter des dispositions nouvelles méconnaissant pareillement les diktats disciplinaires qui s’agrègent dans la doctrine morale qui pour l’épiscopat, devrait surplomber et valider leur œuvre législatrice. 

Abstention, vote blanc, vote ‘’en faveur de’’, tous les choix qui découleront de la position de neutralité annoncée par la Conférence des évêques seront favorables à Mme LE PEN.

C’est le risque assumé par la hiérarchie catholique parce que c’est au prix de risques de ce genre qu’elle peut atteindre le but sur lequel elle se réunit de plus en plus majoritairement : subordonner la loi civile à son corpus sociétal et au cadre réglementaire qu’elle assigne à celui-ci, en passant outre à la laïcité – une laïcité à laquelle elle ne concède une place que si elle s’adjoint des qualificatifs, tel celui d’apaisé, qui signifieront qu’elle a désarmé.  

Soit, au total, une démarche cléricale qui porte historiquement le nom de confessionnalisme.

Quant à l’avenir immédiat qui est engagé sur la base de ce confessionnalisme renaissant, il nous menace de rien moins que de la dissolution de la République si la candidate de l’extrême droite l’emporte le 7 mai.

Mais après tout, cette République, l’aile la plus traditionaliste du clergé catholique – pour ne rien dire de celle qui a gardé serré le lien avec la réaction - l’a-t-elle jamais vraiment aimée ? Ne s’y est-elle jamais ralliée autrement que de l’extrême bout des lèvres et avec les réserves mentales les plus fortes et les plus indurées ?     

¤ Pour s’éclairer d’une comparaison édifiante, ou plutôt accablante, on se reportera au communiqué publié par l’Eglise Protestante Unie de France le 30 mars dernier. C'est-à-dire durant la campagne du 1er tour (donc bien avant avant la sélection - non démocratique et pour la seconde fois d’un périlleux effet - des deux seuls candidats admis au tour final).


Par cette déclaration qui s’adresse à la communauté nationale et se réfère à des principes non seulement chrétiens mais universels - et qui ne manque par conséquent pas aux règles que fixe la laïcité (dont les Protestants ont compté au tout premier rang des concepteurs et des soutiens) –, le Conseil national de l’Eglise Protestante de France se positionne vis-à-vis d’un moment qu’il juge ‘’critique’’.

Face à la catastrophe qu’il redoute « autour de la double tentation de l’abstention et du discours nationaliste et xénophobe de l’extrême-droite », il en appelle en premier lieu à la contribution de toutes les convictions au respect, à l’affermissement, et donc à la sauvegarde de la République.

Une prise de position du protestantisme que nombre de citoyens, que nombre d’entre nous, regardent comparativement comme une invalidation morale du non-choix auquel se cantonne l’épiscopat catholique.

Un non-choix où se lit l’influence déterminante des membres de cet épiscopat les plus ancrés sur des positions conservatrices, et par là les plus enclins à considérer avec sympathie les sensibilités réactionnaires qui tentent de se réapproprier sans partage l’Eglise catholique. 

Des sensibilités dont les suffrages iront à Mme LE PEN. Mais l’inquiétude concerne le nombre de catholiques, électeurs de droite, que la fausse – et hypocrite – symétrie que les évêques de France ont mises sous leurs yeux risque d’entraîner dans leur sillage.

Pour éloignés de l’extrême droite que ces catholiques aient jusque ici été, ils se sentiront d’autant plus encouragés à déserter le vote républicain si telle thématique frontiste les attire - et au minimum absous par avance de cette désertion - que le ‘’discernement’’ qui leur aura été donné pour le second tour de l’élection présidentielle aura disqualifié la défense d’une République coupable pour la Conférence des évêques de s’affranchir de la seule loi morale en droit de régir les familles.

Didier LEVY – 30 avril 2017

Publié sur Facebook le même jour.

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¤ L’ARTICLE (qu’on s’autorise à reproduire en ce qu’il est aussi un acte de militance dans le combat en cours pour la République) 

‘’ L’affaire ne fait pas – pas encore ? - la Une des médias. Elle est pourtant extrêmement grave.

‘’ En avril 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen s’est retrouvé au deuxième tour de l’élection présidentielle face à Jacques Chirac, plusieurs des plus importants évêques de l'Eglise de France avaient clairement appelé à faire barrage au Front National. Ainsi, le président de la commission sociale de l’épiscopat français, Mgr Olivier de Berranger, évêque de Saint-Denis, déclarait :

«  AUCUN CATHOLIQUE CLAIRVOYANT NE PEUT VOTER LE PEN HÉRITIER D’UNE TRADITION TOTALITAIRE ET ANTICHRÉTIENNE ».

‘’ Tandis que le président de la Conférence des évêques de France, Jean-Pierre Ricard, appelait « à l'intelligence plutôt qu'à l'instinct, au discernement plutôt qu'à la seule spontanéité, à la sérénité plutôt qu'à la peur ».

‘’ Si bien que, le 3 mai 2002, "Libération", journal pas toujours tendre avec les catholiques, écrivait un long article intitulé : « l’Eglise joue les vigies morales ».

‘’ Ce n'est plus le cas aujourd'hui.  A tel point que le quotidien catholique "La Croix", "déplore" le « relatif silence » de l’Eglise.

‘’ Dans un communiqué alambiqué, la Conférence des évêques « n'appelle pas à voter pour l'un ou l'autre candidat » mais « souhaite donner à chacun des éléments pour son discernement propre ». Elle renvoie ainsi dos à dos les deux finalistes.

‘’ Contre Emmanuel Macron, qui est favorable à la reconnaissance des enfants nés à l’étranger de la GPA, elle écrit :

« C’est en soutenant la famille, tissu nourricier de la société, en respectant les liens de filiation, que l’on fera progresser la cohésion sociale ».

‘’ Contre Marine Le Pen, elle demande :

« Quand certains pays accueillent des millions de réfugiés, comment notre pays pourrait-il reculer devant la perspective d’accueillir et d’intégrer quelques dizaines de milliers de ces victimes ? ».

‘’ Dès 1985, le très populaire cardinal Decourtray jugeait les thèses du FN « incompatibles avec la Bonne Nouvelle et l'enseignement de l'Eglise ».

‘’ Aujourd'hui la Conférence des évêques refuse de trancher. Ce faisant, elle laisse le champ libre à sa frange la plus active bien que très minoritaire, "la Manif pour tous", qui appelle à s'opposer à Emmanuel Macron qualifié de « candidat ouvertement anti-famille ».

‘’ Cette position très ambiguë pourrait libérer certaines consciences. A droite, en faveur de la candidate frontiste. A gauche, pour l’abstention.

‘’ D'ici au second tour, et à l'instar de 2002, des évêques peuvent encore faire entendre une parole claire contre le risque frontiste. Si ce n'est pas le cas, attention danger ! ’’.

Vincent Jauvert




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