« …il
avait perdu l’espérance de la réconciliation ».
Lettre de Judas « à l’ami qui l’a brisé
» - René Guyon (dans
‘’D'une Alliance à l'autre’’)
Publié le 7 août 2015
par Garrigues et Sentiers
Je m’étonne de l’importance de Judas ! - Pierre Locher
Publié le 13 août 2015
par Garrigues et Sentiers
Ève et le péché premier - Antoine Nouis (Réforme 3578, 2 octobre 2014 )
Publié le 14 août 2015
par Garrigues et Sentiers
Quelle satisfaction pour l’esprit que cette
succession sur Garrigues et Sentiers de trois articles qui s’enchaînent sur deux sujets
indissociables : Judas et le péché dit originel !
Le texte de René Guyon est lumineux parce
qu’il procède de la construction/déconstruction midrashique, d’une mise en
miroir opérée entre les deux Testaments. Mise
en miroir qui a toujours pour fin de dégager la conception textuelle de ce qui
la voile, et pour les Ecritures chrétiennes, de tenter de les lire en
traversant la masse des sédiments déposés dès les premiers et au fil des
siècles - erreurs comprises.
Une mise en miroir qui se légitime de ce que
l’appareil des écrits ne vient pas décrire et raconter mais signifier, et qu’il
ne se lit dans ce qui fait sa vocation qu’à la mesure des correspondances et
des combinaisons qui s’y découvrent. Exercice qui est la respiration même du
judaïsme, et qui appliqué aux Evangiles, suppose l’acceptation préalable de
leur nature d‘œuvre humaine - la part étant faite aux lueurs que l’Esprit a
probablement dispensées dans le cours de leur complexe et incertaine
élaboration.
Acceptation, d’abord, de ce que les témoignages
oraux, après avoir été transcrits, ont été copiés, ajustés, de nombreuse fois
recopiés- scribes et autres copistes n’hésitant sans doute pas à y inclure leur
ajouts personnels pour conforter telle lecture interprétative qu’ils jugeaient
la plus pertinente et la plus juste ; et de ce que, comme c’est le cas
pour toute pièce léguée par l’histoire lointaine, les premiers textes
configurés, traduits (?), ré agencés entre eux (pour les synoptiques), ont été
encore manipulés, révisés, voire amendés avant que la détermination -
hasardeuse ? - de ce qui devait être tenu pour canonique et de ce qui ne
pouvait être regardé comme tel fût arrêtée.
Mais surtout acceptation ou reconnaissance - ce
qui nous replace au cœur de lecture midrashique de René Guyon -, d’un constat
essentiel : dans le nombre des intervenants qui ont concouru à
l’édification des ces œuvres composites, sur deux ou trois générations de
disciples, plus de trente ans après les faits et jusqu’à plus de soixante-dix
ans après eux, l’immense majorité, sinon la totalité, étaient à coup sûr des
juifs - juifs ‘’de souche’’ ou juifs convertis issus du vaste essor du prosélytisme
juif dans le monde hellénisé -, et non moins certainement, pour la plupart
d’entre eux et d’abord pour les plus
investis dans la conception des écrits évangéliques, des judéo-chrétiens très
instruits des textes hébraïques, sinon même experts en ceux-ci.
En considérant cet ancrage intellectuel, on mesure la déperdition de sens qui dans
l’appréhension du contenu textuel des Evangiles, découle de tout éloignement de
la pensée juive contemporaine de leur rédaction, de toute perte d’intimité
avec cette pensée, de toute occultation de l’attraction du corpus hébraïque qui
s’imprime dans chaque apparence de relation factuelle des actes et des paroles
prêtés au Messie ?
Oui, c’est bien en se référant à ce qui fait du
Second Testament une ‘’écriture juive’’, que le texte de René Guyon réinstalle
le personnage de Judas à la seule place où la signification de son rôle saurait
être valablement interrogée.
Le parallèle s’impose, dans la démarche
midrashique et dans sa pénétration, avec l’essai de Sandrick Le Maguer « Portrait d’Israël en jeune fille - Genèse
de Marie » (Gallimard, collection L’INFINI,
2008), ouvrage qui offre une interprétation à la fois passionnante et
libératrice du personnage de Marie dans les Evangiles : libératrice des
déviations et des emprunts à travers lesquels le monothéisme chrétien a tant
concédé aux cultes archaïques de la déesse-mère et qui auraient pu l’entraîner,
l’Esprit n’y eût certainement veillé, jusqu’à la proclamation d’une Marie
‘’Co-rédemptrice’’, négation irréparable du dessein de l’Incarnation.
« Intellectuellement, nous sommes tous
des sémites ». Déclaration en son temps méritoire, mais aussi observation
d’une évidence qui dans sa formulation rendait faiblement compte de la vraie
nature de la filiation entre Israël et le monde chrétien. Qu’on permette à
celui qui n’est pas juif, mais dont les origines parcourent le judaïsme, de
considérer que la proclamation de cette filiation trouve la plénitude de son
expression dans la scène que l’évangile-Jean place au pied de la
crucifixion : au-delà de l’injonction croisée à la mère et au disciple -
« voici ton fils » … « voici ta mère » -, la
notation « Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez
lui » marque que les deux Alliances habitent la même histoire de l’accomplissement
du salut. Non que la seconde capte la première, se l’approprie, et encore moins
se substitue à celle sur laquelle elle fait souche. Mais que l’Alliance où le
Verbe s’est fait chair insère celle qui va naître de la première victoire sur
la mort, l’insertion étant réciproque dans le dessein de la transcendance.
Entre les deux personnages désignés et non nommés auxquels s’adresse le dernier
acte d’enseignement du Messie, que percevoir d’autre que l’acte conclusif du
parcours du Fils de l’Homme signifiant que
le lien entre les deux peuples élus, le peuple du non sacrifice d’Isaac et le
peuple de la non mort du Christ, est celui d’une vocation spirituelle commune
qui sera partagée pour tout le parcours à venir de la Création ? [*].
Communion, et non coexistence, au sein de ce même
projet de la transcendance, impliquant la mise en communauté et l’agrégation des
témoignages confiés à chacune des Alliances - avec ce que cela appelle
d’échanges dans les cheminements parallèles de l’intelligence de la foi.
Des cheminements qu’emprunte cette sorte
d’acculturation ou de conversion chrétienne du midrash à laquelle
s’emploie René Guyon dans ce bel exercice qui donne à voir ce qui de la lettre,
ramenée à une autre lettre, peut jaillir d’entendement et d’esprit.
Demeure l’objection qu’en réponse à son texte,
lui adresse Pierre Locher dans son article, récusant un Judas « créé par Dieu pour faire advenir le Royaume ». Un Judas dont
« (la) mission était comparable à
celle de Juda fils de Jacob qui a permis par sa méchanceté apparente (vendre
Joseph) le salut des Hébreux (par le même Joseph) ».
Objection portée par cette interpellation :
« Le destin de Jésus de Nazareth
était-il scellé d'avance ? Était-il écrit qu'il croiserait le chemin de Judas ? ». Et qui ouvre sur
le débat peut-être le plus fondamental : rien moins que la question du mal
au sein de la Révélation messianique.
Or, la confrontation des deux thèses ne
laisse-t-elle pas sur le sentiment que notre entendement peine autant à cerner
les termes et les incidences de cette question, qui est bien en même temps
celle de la liberté face au mal, que sa faculté d’en discerner la réponse est
contrainte ?
Une conviction émerge cependant de cette
confrontation : rien ne saurait venir accréditer l’idée d’une prédestination
d’aucun des protagonistes - la prédestination ne contient-elle pas en effet
dans son principe la négation simultanée de l’amour de Dieu pour ses créatures
et du don fait à celles-ci en ce qu’elles sont « appelé(e)s à la
liberté » ; une double négation où pourrait se découvrir le
véritable ‘’péché contre l’esprit’’.
Pour
suivre un raisonnement à peu près de même type que celui qu’épouserait une
restitution historique, la contradiction ne serait-elle pas finalement
qu’apparente ?
Entendons par là un raisonnement qui tiendrait
que Judas a été celui par qui le mal est passé et par qui il a agi - ne faut-il
pas très ordinairement au mal un truchement humain ? - et que le Fils de
l’Homme aurait été trahi et livré par toute autre entremise. Et que le récit
évangélique, sa reconstitution/reconstruction, se sont ensuite bâtis, en leur
temps, dans la mise en miroir du factuel et des personnages avec le corpus
hébraïque existant suivant un procédé de narration propre à ce corpus - procédé
tout particulièrement présent dans la restitution du cours de la Passion et de
la Résurrection.
Que Judas eût ou non compté au nombre des Douze,
l’Incarnation contenait au reste en elle la mort de l’Incarné, la chair en
laquelle le Verbe avait pris corps et nature d’homme étant pleinement chair
d’homme et comme telle vouée à mourir. Une autre acception de l’Incarnation
aurait-elle permis de mettre en lumière la victoire sur la mort du Fils de
l’Homme, signifiant que la même victoire était promise à l’humanité entière [**]?
S’ajoutant au ‘’dé-noircissement’’ du personnage
(noircissement qui appartient au registre polémique des évangélistes comme
leurs dénonciations de leurs concurrents Juifs tous partis confondus) pour
lequel plaide René Guyon, la négation de la prédestination de Judas, au profit
de la distribution des rôles qui lui attribue a posteriori de représenter le
reflet du personnage de « Juda
fils de Jacob », concoure à invalider l’ingénierie
doloriste qui a si puissamment ancré la représentation sacrificielle de l’achèvement
du parcours messianique. C’est le grand mérite de la réaction de Pierre Locher
d’étayer cette invalidation en récusant l’idée d’un Judas ‘’programmé’’ pour se
vendre aux gens du Temple et conformé à cette fin suivant un projet divin qui
voulait voir « Jésus (…)
‘’racheter la faute d'Adam’’ par son sacrifice sur la croix ». Récusation qui
participe ainsi de la réfutation du schéma ou du système théologique qui ne
s’arrête pas à ce que dans l’Ecriture,
un Père ne sacrifie jamais son fils - et Dieu pas plus qu’Abraham -, et qui
prive le dessein de l’Incarnation de la dimension que lui donne un Messie qui
« vient réaliser pleinement
l'homme espéré de tous temps dès les premiers chapitres de la Genèse, l'homme à
l'image et à la ressemblance du Créateur ».
En revanche, la sommation initiale de Pierre
Locher - « Je m’étonne de l’importance de Judas ! » - a beaucoup pour surprendre, de même que
l’interrogation qu’il se fait ensuite à lui-même : « Pourquoi
Judas m'intéresse-t-il si peu ? ».
La personne de Judas n’apparaît-elle pas, parmi
toutes celles qui confrontent le Verbe incarné à la présence du mal - aveugles,
paralytiques, femme adultère, possédées … -, comme la plus exemplairement
figurative ? Personnage réel ou allégorique, sa place dans l’Evangile serait
mineure et presque anecdotique - à peine plus que celle d’un figurant - s’il
lui avait seulement été imparti de perpétrer la médiocre trahison qui conduit
le Fils de l’Homme au supplice, et de la commettre pour que s’accomplisse
l’histoire déjà écrite de l’expiation et de la réparation d’une faute
extraordinairement lointaine imputée à l’humanité toute entière. En revanche,
le traitre-Judas est au cœur de l’histoire messianique si l’Incarnation se lit
comme un partage voulu de la souffrance qu’endure le monde sous l’emprise du
mal, et si son projet est bien que le Christ accomplisse ce partage jusqu’aux
limites extrêmes de l’affliction et de la douleur des hommes (ce qui excluait
qu’il mourût de mort naturelle) : dès
lors c’est bien Judas qui au moment capital, celui où le Christ est livré,
incarne la prégnance du mal et sa capacité à déterminer les actes et les faits
de ce monde, ou à les détourner en œuvre de mort.
Qu’il soit, à ce moment-là, à la fois le passeur
et le condensé du mal éclaire l’acharnement que mettent les évangélistes à
nourrir le réquisitoire qu’ils dressent contre lui. Et explique qu’il lui soit
attribué d’avoir été celui des disciples qui était chargé des affaires d’argent
(et, pour en ‘’rajouter une couche’’, un préposé indélicat).
Si « la
(…) lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme (…) est
venue chez les siens, et (si) les siens ne l’ont point reçue », la
première place dans ce rejet de l’Esprit est bien occupée par Judas en ce que
le Messie, qui l’avait élu au nombre des Apôtres, n’avait personne de plus
proche, de plus intime, parmi tous ceux qui ont fait barrage à sa Parole et en
ce qu’Il a pu voir en lui l’instrument de la mise en route du processus de sa
mise à mort
Constat qui laisse bien sûr entière l’interrogation
déjà esquissée : d’où le mal ‘’co-acteur’’ de la Révélation messianique, somme
des forces qui rendent irrecevable in illo tempore la prédication du
Messie, tient-il sa puissance - autrement dit, à quelle source s’est-il
formé ? Pas davantage que les autres personnages qui ne veulent pas
reconnaître la lumière venue parmi eux et concourent à maintenir en son état
« le monde (qui) ne l’a point connue »., Judas, porteur de ce
mal, n’est en effet l’objet d’une malédiction ou d’un sort tels ceux jetés sur
les héros de la mythologie grecque, et on a récusé l’idée d’une prédestination
cruelle qui l’aurait voué à croiser le chemin du Fils de l’Homme pour livrer celui-ci
à ses ennemis après l’avoir renié pour s’être mépris sur sa mission.
Une interrogation qui trouve, en deux temps, sa
réplique dans le troisième article paru sur Garrigues et Sentiers : « Ève et le péché premier » d’Antoine
Nouis. Réplique qu’active l’aperçu proposé par son introduction sur le
rejet du péché originel que contient le dernier livre de Lytta Basset.
Un rejet qui impute à cette explication de
l’existence du mal de culpabiliser l’humanité - c’est à peu de choses près le résumé
qu’en donne d’Antoine Nouis - en la chargeant d’une noirceur congénitale résultant de la faute d’Adam et
Eve et en la condamnant à transmettre de génération en génération la
marque de cette souillure.
Double transmission dont on ne voit pas comment
elle serait conciliable avec la perception d’un Dieu créateur par amour.
C’est avec une gratitude jubilatoire qu’est reçue
toute lueur qui vient traverser les représentations de la foi qui n’ont pour
elles que d’être multiséculaires, les démonstrations théologiques figées et la
dogmatique poussiéreuse et paresseuse qui les entoure. En l’espèce, la négation
du péché héréditaire apporte une lueur essentielle qui ouvre au libre parcours
de la pensée l’intellection du mal agissant dans le temps messianique et qui
dégage la conduite de Judas, sa révolte contre le Fils de l’Homme et sa trahison,
de toute fatalité issue de la Chute décrite par la Genèse.
L'infirmation de la pénalisation générique qui
aurait sanctionné le péché premier inclut toutefois une question
préalable : à quoi a tenu l’invention de ce péché et de cette
pénalisation?
En tant que lecteur convaincu de Shlomo SAND [***], on risquera
l’hypothèse que le concept de péché originel a constitué la réponse à la
contradiction qu’affrontait aux V ème et IV ème siècles a.C.n. le monothéisme qui
naissait du contact avec la civilisation perse : la spiritualité nouvelle
qui se formait entre Babylone et Jérusalem avait à justifier la présence du
mal, et de surcroît l’exposition à celui-ci du peuple appelé à accueillir le
Dieu unique, puisque qu’elle se privait de la représentation dichotomique qui
faisait la cohérence du dualisme zoroastrien. Quand Isaïe, qui vise le
zoroastrisme, fait dire à Yahvé s’adressant à Cyrus : « Je donne la prospérité, et je crée
l’adversité. Moi, l’Eternel, je fais toutes ces choses », l’idée
de la justice oblige à se demander en retour pourquoi cet Eternel, considérant
les créatures humaines, entreprend-t-il de créer l’adversité et non pas
seulement la prospérité. Une idée de la justice qui se trouve satisfaite dès
lors que l’adversité, la souffrance et le mal viennent châtier une faute
partagé depuis son origine par toute l’humanité.
Ne plus regarder autrement que comme l’un des
mythes bibliques le Jardin d’Eden et le Fruit défendu, et ne plus lire l’arrêt
de la Genèse condamnant Eve, Adam et
toute leur descendance autrement qu’on le fait du récit de la création du monde
en six jours, renvoie le mal a son mystère impénétrable - Dieu seul connaît le
mauvais et le bon.
Impénétrabilité qui, comme pour tous les autres
mystères de foi, se conjugue cependant avec l’injonction que fait l’Esprit - et
qui passe sans doute et qui est entendue, quand elle l’est, par l’action d’une
grâce particulière - de ne jamais cesser d’interroger le sens de ce qui nous
restera inconnaissable jusqu’à ce que les temps soient accomplis. Un
questionnement qui s’adresse à tout ce qui porte signification dans les
Ecritures en lien avec ce qu’elles ont par essence d’anhistorique :
symboles, allégories métaphores, stratégies narratives, récits imaginaires ou
imagés, prodiges incroyables, contradictions et redondances. Et qui, à part
égale, s’attache à la combinaison des textes et des phrases, aux mots employés
et jusqu’aux aux lettres elles-mêmes (via la gématrie [****]).
La démonstration que développe l’article
d’Antoine Nouis s’inscrit naturellement dans ce questionnement. Les
commentaires qu’elle a suscités témoignent de ce qu’elle a de captivant et de
stimulant [*****]. Le péché premier y
devient bonne nouvelle, celle de l’appel à venir à une unification intérieure de chaque créature, et sa punition s’accompagne du don des tuniques
de lumière en signe de bénédiction de l’humanité pour les défis qui
l’attendent et dans sa participation à l’œuvre de création. Mais le plus
décisif ne réside-t-il pas dans l’idée que le concept de péché premier
porte en lui que « la réconciliation est à
venir », réconciliation
qui est la lumière du péché et qui vaut promesse d’une guérison du mal - i.e.
d’un achèvement de la Création ? Promesse qui ramène à la personne de
Judas : pour se demander, par delà à la genèse qu’on attribue au mal qui
le dirige, si dans son crime ce qui peut se concevoir d’irrémissible - et pour
autant que rien soit jamais irrémissible - n’est pas qu’il a trahi et monnayé
le Messie mais qu’en allant se pendre, en ne se fiant pas à son repentir, il
avait perdu l’espérance de la réconciliation.
Didier LEUWEN - 22 AOUT 2015.
Publié par "penserlasubversion" dans "collection LUMENA".
Publié par "penserlasubversion" dans "collection LUMENA".
[*] Interprétation qui dépasse le concept de deux
Alliances - lequel laisse entendre qu’il existerait entre elles une distinction
fondamentalement séparative, alors que l’ordre de la transcendance n’a aucune
raison d’être binaire …. N’est-on pas dans une représentation mieux appropriée,
et d’abord parce qu’elle libère de toute chronologie (la mesure du temps est
également une dimension propre au seul entendement humain), en concevant la
cohabitation de la mère-Israël et du (des) disciple(s) du Christ sous la figure
de deux familles d’instruments qui se répondent dans la même exécution orchestrale ?
[**] Insister ici sur cette victoire sur la mort du
Fils de l’Homme étant aussi une façon de défendre de nouveau l’idée qu’une
‘’résurrection’’ du Fils de Dieu n’aurait aucun sens. Cf. à ce propos
l’article de René Guyon « Cesse de me toucher ! » et les
commentaires auxquels il a donné lieu.
[***] Voir « Comment le peuple
juif fut inventé » (Fayard, 2008) et « Comment la terre d’Israël fut inventée »
(Flammarion, 2012).
[*****] En particulier par l’image de « faille originelle »
que Philippe LECOQ apporte
à la représentation de la source et de la nature du mal.
[****] Cf. in Garrigues
et Sentiers l’article « Déchiffrons les lettres hébraïques »
(note de G&S).
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