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samedi 17 octobre 2015

LUMENA, la lumière et Les Lumières.

  
« PENSERLASUBVERSION » 
CRÉE UNE COLLECTION ‘’LUMENA’’. 

Désormais, les parutions sur le blogue "penserlasubversion’’ distingueront les articles concernant le domaine et le fait religieux des textes politiques ou relatifs aux questions institutionnelles et aux sujets de société.

Pour ce faire, une collection intitulée " LUMENA " réunira sous ce label les contributions qui participent de la réflexion sur le religieux et qui s’attachent aux grandes interrogations portées par les spiritualités monothéistes.

Contributions qui ciblent en premier lieu les barrières dogmatiques ou doctrinales les plus enracinées et les plus sanctuarisées et, plus largement, les référentiels les plus clivants : un ciblage qui répond à la certitude que rien ne peut davantage affaiblir la propension du ‘’dire religieux’’ institutionnel à s’ériger en énonciateur exclusif de la vérité, en puissance normative dominatrice et, sur ces des deux terrains, en système de pouvoir de type césarien, voire totalitaire, que ce qui procède de l’intelligence du ‘’croire’’ - une intelligence qui a du reste en propre de ne pas être subordonnée à une adhésion à ce croire.

" LUMENA ", bien sûr, pour associer l’idée de lumière selon l'acception qu’a celle-ci dans le champ de la spiritualité aux ''Lumières'' du XVIII ème siècle.

L’idée que plusieurs textes publiés par "penserlasubversion’’ ont déjà mise en avant, est bien en effet de plaider pour la complémentarité et la convergence des démarches d’intellection des constituants de la foi qui incombent aujourd’hui, dans le péril où se trouvent les aspirations au libre examen et la libre détermination de la pensée., aux croyants et aux non croyants qui se réclament de ce libre examen et de cette libre détermination.

Ce partage dans la quête du sens implique que ceux qui croient au Ciel et ceux qui n’y croient pas, à partir de la reconnaissance d’une source commune à leurs cheminements éthiques, investissent conjointement la pensée du fait religieux dans son ensemble. Pour produire une synergie qui fasse de l’investigation dans le domaine de la spiritualité, et de la recherche sur les textes auxquels celle-ci renvoie, les émettrices des démentis les plus catégoriques face aux obscurantismes, qu’ils soient les plus imbéciles ou les plus violents, et pour que cette investigation et cette recherche procurent ainsi une ressource décisive au service de la liberté de conscience.

Ce qui est en jeu dans cette militance commune, coalisant les capacités à faire prévaloir une conception du religieux ouverte au libre parcours de l’intelligence de la foi, c’est bien la constitution du premier et du plus urgent rempart à opposer aux fondamentalismes et aux intégrismes qui ne cessent de grandir et de s’étendre.

Le "Écrasons l'infâme'' de Voltaire ne se comprend pas comme visant le christianisme, ni l'Eglise catholique intemporellement, mais directement ceux qui ont supplicié Calas et le chevalier de la Barre. Ceux qui ont fait les lois qui instituaient ces supplices et rendu une justice qui s’y conformait parce qu’ils avaient asservi leur entendement à des obscurcissements de l’esprit et à des représentations multiséculaires où le croire se confondait avec une œuvre de contrainte et de mort. Similitude avec les crimes effroyables perpétrés par  Daech et autres Fous de Dieu qui répètent et exposent sous nos yeux ce qu’ont été nos Croisades, notre Saint-Barthélemy.

Face aux égorgeurs d'aujourd'hui et à tout ce qui abandonne et assujettit aux littéralismes le discernement des fidèles et qui se tient en arrière plan de ces égorgeurs pour nourrir tous les fanatismes, la bataille à livrer est d’abord idéologique : à ceux qui détournent le fait religieux pour le mettre au service d’un projet totalitaire ou archaïquement clérical, en se prévalant de la détention de la vraie foi et des seules normes morales qui s’accordent à celle-ci, il s’agit d’opposer la dimension que renferme la spiritualité et ce que cette dimension a d’infiniment supérieur aux lectures dans lesquels ils sont emmurés -  et même d’étranger à ces lectures tant la réduction dont celles-ci procèdent est destructrice de sens.

L’étendue de cette destruction vient de ce que la spiritualité se nourrit des questionnements qui cernent l’inconnaissable de chaque croyance. Sa part d’indéchiffrable dont la perception invalide toute forme de certitude plénière, au profit d’une autre intellection de l’univers religieux qui se ré interroge sans cesse et qui suit un itinéraire ouvert au doute.

S’il est pour notre temps un autre "Écrasons l'infâme'' qui soit à valider, il s’adresse aux dégradations, aux déviances et aux dénaturations de la croyance produites par des lectures simplistes et réductrices, et aux fléaux qui en sont pour l’humanité la matérialisation.

La thèse que défend "penserlasubversion’’, et qui a amené notre blogue à se saisir de sujets religieux, se résume en deux phrases, l’une qui fixe le socle du projet auquel répond notre saisine, l’autre qui fait le lien entre ce projet et le dessein subversif dont nous nous réclamons vis à vis des codes et des référentiels que récuse une éthique de liberté, de solidarité et d’égalité.

Deux phrases qui feront notre conclusion.

La première pour soutenir que par les éclairements dont elle est porteuse, l’investigation du spirituel associant croyants et non croyants est la seule arme susceptible d’être opérante à moyen et au long terme pour démonétiser, au sein de chacun des monothéismes, les enseignements en forme d’endoctrinements prodigués par le fondamentalisme et l’intégrisme, et pour élever le niveau d’entendement du corpus de signifié que le ‘’croire’’ met au service de la conscience du vrai, du juste et du bien.

La seconde pour affirmer que cette élévation, qui est une libération des esprits, ne saurait être acquise que par la contestation et la subversion introduites au sein des systèmes dogmatiques et des appareils de pensée archaïsants qui ensemble plombent le ‘’dire’’ et ‘le ‘’comprendre’’ religieux.

Didier LEUWEN  -  16 octobre 2015

Pour « PENSERLASUBVERSION » 

Publié par "penserlasubversion" dans "collection LUMENA".

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